" Dans Thérèse Raquin, j'ai voulu étudier des tempéraments et non des caractères. J'ai choisi des personnages souverainement dominés par leurs nerfs et leur sang, dépourvus de libre arbitre, entraînés à chaque acte de leur vie par les fatalités de leur chair : Thérèse et Laurent sont des brutes humaines, rien de plus. [...] En un mot, je n'ai eu qu'un désir : étant donné un homme puissant et une femme inassouvie, chercher en eux la bête, ne voir même que la bête, les jeter dans un drame violent, et noter scrupuleusement les sensations et les actes de ces êtres. J'ai simplement fait sur deux corps vivants le travail analytique que les chirurgiens font sur des cadavres. " Zola, Préface à la 2ème édition de Thérèse Raquin. Ce qui nous éblouit aujourd'hui dans Thérèse Raquin, c'est le Zola poète et visionnaire, metteur en scène de la réalité et peintre des âmes de la nuit. [...] Quelle force dans la description de ces êtres emmurés en eux-mêmes, vaincus par des puissances obscures qu'ils ne sauraient nommer, rançonnés déjà par la mort qui les guette ! Et quelle géniale invention dramatique tout au long de cette descente aux enfers, haletante, convulsive, sauvage ! Robert Abirached Texte intégral Commentaires et notes par Auguste Dezalay et Laurence Martin. Introduction de Robert Abirached. "