Pour évoquer la mémoire de l'écrivain Benjamin Lorca, deux amis, un frère et une ex-compagne prennent successivement la parole. Quatre voix qui se complètent ou se diffractent, à rebours des quinze années qui nous séparent de sa mort tragique. La découverte d'un journal intime que le disparu a laissé derrière lui ravive en eux la tentation de saisir enfin cet être si fuyant, égaré, insaisissable. Les quatre narrateurs trouveront-ils une quelconque révélation dans ces écrits jamais publiés? L'envers d'une personnalité, la face cachée de Benjamin? Tous ne prendront pas la même décision, trahir ou non cette intimité posthume. mais chacun découvrira en chemin quelques vérités sur lui-même, plus ou moins apaisantes. Avec ce septième roman, tout en ellipse et non-dit, Arnaud Cathrine a su éviter les complaisances de la noirceur. On y retrouve les nuances sensibles du mal d'être contemporain qui habitait ses livres précédents, mais aussi les fragments d'un discours sur toutes les formes d'amour, y compris le plus paradoxal, le désamour de soi.